Commençons avec un peu d’étymologie. Le mot français conscience vient du latin conscientia qui est formé de cum qui signifie « avec », et de scientia pour « science ». Être conscient lorsque nous agissons, éprouvons quelque chose, réfléchissons, etc. c’est ainsi posséder simultanément une connaissance de ces actes, sensations, réflexions. Cette connaissance peut avoir tous les degrés de clarté, depuis le sentiment le plus vague jusqu’au savoir le plus évident. La conscience est donc comme un redoublement à l’intérieur de nous-mêmes de ce que nous faisons ou pensons. Il devient ainsi clair que la distinction que nous faisons communément entre une conscience du monde, comme attention ou sensibilité à ce qui se passe en dehors de nous, et une conscience de soi ou conscience réflexive, comme état intérieur ou sentiment de notre existence, n’est pas réellement pertinente car la philosophie nous apprend que la conscience que nous avons de nous-mêmes est toujours conscience de nos rapports au monde, de nos relations avec les autres êtres, les autres personnes, etc. Cela ne signifie cependant pas que la conscience soit un concept univoque qui aurait eu un noyau de signification partagée par tous les philosophes. Tout au contraire, il y a une distinction très nette (que l’on retrouve dans notre langage ordinaire) dans l’histoire de la philosophie entre la conscience conçue comme « conscience morale », permettant de distinguer le bien du mal et ayant un but principalement pratique, et la conscience comme source de connaissance de soi et du monde et ayant un but principalement théorique.
« Rien de plus misérable que l’homme qui tourne autour de tout, qui scrute, comme on dit, « les profondeurs de la terre », qui cherche à deviner ce qui se passe dans les âmes d’autrui, et qui ne sent pas qu’il lui suffit d’être en face du seul génie qui réside en lui, et de l’honorer d’un culte sincère. » Marc Aurèle, Pensées pour moi-même.
La philosophie, on le sait, est né en Grèce. Les Grecs ont soulevé des problèmes fondamentaux de la pensée qui, plus de 2000 ans après, sont encore l’objet d’ardents débats. On pourrait alors s’attendre à ce qu’ils aient formé, au moins dans ses grandes lignes, ce qui a été l’un des concepts essentiels de la philosophie (et surtout de la philosophie moderne), le concept de conscience. Or, on ne trouve pas dans la langue grecque de terme qui recouvre ce que le latin, le français, l’anglais ou l’allemand désigne comme étant la conscience. Ajoutons qu’il serait tout à fait illégitime de considérer l’âme (psychè) des Grecs comme un équivalent de la conscience. Les Grecs n’ont pas éprouvé le besoin de penser ce qui pour nous semble être une dimension essentielle de notre existence. La grande importance, dans la Grèce antique, de la vie publique, des activités politiques et le désintéressement à l’égard du repli sur soi, de la vie privée peut fournir une raison de cette absence (bien que ce soit une raison historique ou anthropologique et non philosophique).
S’il n’y a pas de concept de conscience chez les Grecs, ceux-ci ont néanmoins développé diverses considérations qui préfigurent les pensées qui prendront explicitement la conscience pour objet. Évoquons la notion de suneidèsis qui signifie à l’origine le fait de se prendre comme témoin de soi-même. Ce terme évolue dans la philosophie grecque et se réfère alors au savoir que l’on a de soi-même au sens où l’on se connaît en évaluant la moralité de ses actes. Il y a donc ici les prémisses d’un retournement sur soi, d’un retour à l’intimité de la personne. Ce sont les stoïciens qui les premiers souligneront l’importance de l’intériorité. Les pensées pour moi-même de l’empereur Marc Aurèle sont la parfaite illustration de cette « citadelle intérieure » que peut bâtir l’homme d’action. Cette tendance au souci de soi devient alors prédominante comme en témoigne notamment la réinterprétation de la définition platonicienne de la pensée comme « dialogue de l’âme avec elle-même » dans le sens d’un enfermement en soi.
Cette relecture des grandes figures de la philosophie grecque se poursuit dans la pensée chrétienne. C’est ainsi que Saint Augustin interprète la révélation qui avait été faite à Socrate par l’oracle de Delphes : « connais-toi toi même » comme l’exigence de l’introspection. Le soi est objet d’examen, de recherche car c’est en lui que réside Dieu. On comprend que ce mouvement est solidaire de celui, déjà prôné par les stoïciens, de se détacher des choses extérieures, des passions et désirs qu’elles font naître, de l’éloignement de la vérité qu’elles suscitent irrémédiablement. On assiste ici à la naissance de la « voix de la conscience », c’est-à-dire à la conscience entendue comme conscience morale.
« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions. » Rousseau, Émile ou de l’éducation.
La conscience morale est une voix qui parle en nous et qui nous permet, en notre for intérieur, de distinguer le bien du mal, d’en fournir des normes, de mesurer la valeur des actions, de juger de notre conduite et de celle des autres. Rousseau a pensé avec acuité le statut de la conscience morale. Il la définit comme un juge qui ne peut être trompé par les préjugés, qui demeure le même, inflexible, quelles que soient les vicissitudes de la vie. C’est un juge auquel on peut donc toujours se rapporter avec assurance. Rousseau précise que la conscience morale ne peut être le privilège de certains hommes tandis que les autres seraient comme portés par nature à l’immoralité, soumis irrémédiablement au vice. La voix morale qui est purement intérieure, privée, n’en demeure pas moins commune et la même pour tous les hommes. Elle est universelle. Les différences de moralité entre les hommes ne dépendent que de leur décision d’écouter ou non cette voix, de lui porter ou non attention. La conscience morale est un instinct qui, cela est très important, ne nous conduit pas aveuglément mais est au contraire le signe de notre liberté. Elle n’est donc aucunement l’œuvre de la raison et de ses idées qui pour Rousseau viennent des choses extérieures mais du sentiment qui est « au-dedans de nous ».
Kant poursuit les réflexions de Rousseau, auxquelles il a porté un grand intérêt, mais s’en sépare radicalement. En effet, si pour Rousseau la conscience morale est sentiment, pour Kant elle est une expression de la raison pratique. Certes elle se manifeste par un sentiment qui est le respect. Mais ce sentiment est tout à fait différent de ceux qui font naître le désir car, tout au contraire, il dévoile la soumission de l’homme à la loi morale, soumission qui est aussi sa liberté car elle témoigne de l’exercice parfait de la raison pratique. Notons de plus que l’homme étant pour Kant un être fini, car il ne crée pas lui-même les choses extérieures qui l’affectent, il pourrait à tout moment être détourné de la loi morale par ses inclinations. C’est pourquoi cette loi doit se présenter à lui comme une exigence, comme un impératif catégorique. La loi morale a pour Kant une valeur absolue c’est-à-dire que, à l’instar de Rousseau, il conçoit la conscience morale comme universelle, indépendante des variations des conditions de vie, du développement culturel, etc.
Citons pour finir Alain qui dans la philosophie du 20ème siècle est l’un de ceux qui a le plus insisté sur l’importance de la conscience morale. Il conçoit celle-ci comme un retour sur soi, un redoublement qui est indispensable à la pensée car penser sans accepter de penser que l’on pense serait pour lui signe d’immoralité. C’est pourquoi il affirme que la conscience a toujours une valeur morale car elle entraîne nécessairement la délibération, le questionnement de soi-même. Alain s’oppose donc ici à des philosophies qui poseraient que la nature de la conscience peut se résumer à sa fonction de connaissance, à sa fonction théorique.
« Par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-mêmes ; c’est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser. » Descartes, Principes de la philosophie.
La philosophie classique, sans abandonner l’idée de la conscience morale, a introduit une conception de la conscience qui s’en distingue néanmoins nettement. Cette nouvelle conception de la conscience va instituer cette dernière en fondement de la pensée philosophique, en source de toute connaissance. On présente souvent Descartes comme l’initiateur de cette révolution philosophique. Or, Descartes n’emploie que très rarement le terme de « conscience » et lorsqu’il le fait, c’est au sens moral. Cependant, le cogito (« je pense ») cartésien est considéré comme étant l’équivalent de ce qu’on appellera plus tard « conscience ». Ce que nous apprends Descartes, c’est que celui qui pense (en un sens étendu à la perception, la volonté, etc.) a toujours la certitude d’exister, d’être une chose pensante. C’est le sens du célèbre « Je pense donc je suis ». Nos représentations et idées des choses extérieures sont toujours incertaines, toujours susceptibles de succomber à l’épreuve du doute qui est une mise en question radicale de l’existence des choses que dans la vie courante nous supposons exister, car tout ceci pourrait n’être qu’illusion, œuvre d’un malin génie. Le cogito est ainsi la seule chose qui résiste au doute car dès que je pense je ne peux manquer de me rappeler que c’est moi qui pense et donc que le moi ne peut être une illusion. La vérité sur laquelle repose tout l’édifice de la philosophie est ainsi le fruit de l’expérience que le sujet pensant a de lui-même.
Si Descartes a bien fourni des éléments essentiels à la philosophie de la conscience, on ne peut pas penser pour autant qu’il en a donné une formulation complète. Car le cogito signale seulement que le sujet se rapporte à soi en considérant comme siennes ces diverses activités de la pensée que sont le fait de concevoir, de vouloir, d’imaginer de sentir, etc. Descartes n’a aucunement entrepris ce programme essentiel à toute philosophie de la conscience et qui consiste en une investigation réflexive des propriétés ou des facultés du sujet, du moi. C’est Locke qui le premier s’est livré à une telle tâche et il n’est pas inutile de mentionner qu’il a pour cela eu besoin de former en anglais un néologisme, consciousness, en le distinguant du terme conscience qui avait une connotation morale (une telle distinction n’existe pas dans la langue française). Il s’agit pour Locke d’examiner en profondeur l’activité mentale ; la conscience ce n’est donc pas un simple rapport à soi (comme le cogito cartésien) mais une réflexion sur soi, une connaissance des mécanismes de l’intériorité que, de nos jours, la psychologie entreprend de dévoiler.
Dans la fondation du concept de conscience, une dernière figure est essentielle, c’est celle de Kant. Une tendance se manifestait alors qui menaçait le statu de la réalité en se présentant comme un idéalisme. Ainsi Hume affirmait que quand bien même nous désirions connaître les choses les plus éloignées de nous, nous demeurions cependant nécessairement au sein de notre conscience. Kant craignait qu’ainsi on limite la réalité à la seule conscience que nous en avions, à nos représentations, comme si rien n’existait objectivement en dehors de nous. Kant demande qu’on distingue la conscience empirique, qui résulte des expériences propres à chacun et qui est donc différente d’un homme à l’autre de la conscience au sens le plus propre. Cette conscience, qu’il appelle aussi « Je pense » est ce qui accompagne toutes mes représentations de choses particulières. Plus précisément, la conscience est une fonction qui permet de synthétiser les multiples sensations de choses extérieures et de faire qu’il n’y ait pas un chaos d’impressions mais une représentation distincte des choses. La conscience est en ce sens universelle, commune à tous les hommes. Notons de plus que le « Je » ou sujet de Kant se distingue radicalement de celui de Descartes, car pour ce second le « Je » est une chose tandis que pour le premier c’est une fonction ou encore un pouvoir. Pour finir, signalons que le problème qui va occuper le plus fortement les successeurs de Kant, ce sera le problème extrêmement délicat de l’articulation de la conscience empirique et de la conscience au sens propre. Sont-ce deux choses différentes ou bien les deux faces d’une seule et même chose ?
« La conscience, absolument parlant, est la relation du Je à un objet, soit intérieur, soit extérieur. Notre savoir contient, d'une part, des objets que nous connaissons par des perceptions sensibles, mais, d'autre part, des objets qui ont leur fondement dans l'esprit même. Les premiers constituent le monde sensible, les autres le monde intelligible. » Hegel, Propédeutique philosophique.
À la suite de Kant, le concept de conscience va dominer la scène philosophique. Fichte critique ce qu’il appelle le moi spéculaire de la philosophie qui fait du moi un objet de perception. Or, affirme-t-il, le moi ne peut se reconnaître dans ce miroir qu’à la condition qu’il se connaisse déjà par un autre moyen. C’est dit-il que le moi se connaît d’abord comme activité ou force productrice de la réalité. Le moi se pose lui-même et se distingue ainsi du non-moi. Telle est la conscience de soi. Hegel quant à lui procède à une critique des philosophies de la conscience, de Descartes à Fichte, qui ont toutes désiré penser la conscience pure et n’ont pas su reconnaître que la conscience est toujours d’abord en relation avec quelque chose qui n’est pas elle-même et que ce n’est que par un dépassement de cette altérité qu’elle parvient à la véritable conscience de soi, qu’elle se fait esprit.
Un « recommencement » de la philosophie de la conscience est inauguré au début du 20ème siècle par Husserl qui fonde la phénoménologie. Husserl entend reprendre la démarche de Descartes pour la pousser plus loin encore que celui-ci ne l’avait fait. Au doute cartésien il substitue la méthode de l’épochè qui signifie la suspension ou la mise entre parenthèse de tout jugement sur le monde. Ce qu’il retrouve alors à la source de toutes choses, c’est l’activité de la conscience comme constituant le sens du monde et de ses objets. La conscience, dit-il, est toujours conscience de quelque chose, autrement dit elle se réfère toujours à un objet C’est ce qu’on appelle l’intentionnalité de la conscience. Notons que l’objet que vise la conscience, ce peut être elle-même ou plus précisément certaines autres de ses visées (comme dans le souvenir que Husserl appelle rétention). La phénoménologie de Husserl va profondément influencer la pensée allemande puis la philosophie française et notamment l’existentialisme. Ainsi Sartre définit la conscience comme pour soi ; la conscience se projette ou éclate dans le monde ; elle est dirigée vers l’avenir, vers un projet et en ce sens elle se distingue de l’en soi des choses extérieures, figées et incapables de changer.
« Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. » Marx, Contribution à la critique de l’économie politique.
On débutera ici par les critiques qui ont été adressées à la conscience morale. Pour Montaigne, celle-ci ne consiste en rien d’autre qu’en des règles quasi arbitraires, relevant d’opinions ou de préjugés et inculqués dès la plus tendre enfance à l’enfant qui, devenu adulte, ne se souvient plus comment il a acquis ces conceptions et suppose donc qu’il les a toujours possédées et qu’elles font partie de sa nature. Locke oppose un argument similaire aux néo-platoniciens de Cambridge qui pensent que les principes et les sentiments moraux sont innés. Plus proche de nous, Bergson conçoit la conscience morale comme l’effet d’un conditionnement social. On peut ensuite citer quelques pensées qui vacillent entre l’amoralisme (indifférence aux questions morales) et l’immoralisme (opposition aux valeurs morales). Ainsi Machiavel prétend qu’un traitement adéquat des questions politiques exige qu’on se soustraie à toute considération d’ordre moral. Sade quant à lui démontre que ce que la nature nous enseigne, ce sont les vices, les débordements de la sexualité et de la violence. Nietzsche, enfin, entend constituer une généalogie de la morale en montrant que nos conceptions du bien et du mal sont les interprétations et évaluations d’un homme-esclave qui craint la puissance de la vie. On peut enfin relever une troisième voie de la critique de la conscience morale : Freud montre que celle-ci n’est rien d’autre que l’intériorisation (introjection) par l’homme de l’autorité. C’est le surmoi qui exerce une fonction de censure en retournant l’agressivité de l’individu contre lui-même.
Relevons à présent les critiques de la conscience comme rapport de connaissance qu’entretient la vie psychique avec elle-même. Cette critique apparaît dès la naissance de la conscience avec Spinoza. Pour celui-ci, nous subissons nécessairement l’action des choses extérieures, ce qui provoque en nous des affects. Or la conscience n’est qu’un redoublement de ceux-ci ; elle ne permet en aucun cas de les comprendre ou d’influer sur eux car elle ne saisit que les effets et jamais les causes, ce que seule la raison est en mesure de réaliser. Pour le comprendre, Spinoza nous invite à réfléchir à une pierre entraîner dans une chute ; cela ne changerait absolument rien si cette pierre avait conscience de sa chute. Nietzsche lui aussi va développer une profonde critique de la conscience et du moi. L’unité du moi n’est qu’illusion. En réalité, le moi est l’effet, la résultante d’une multiplicité de forces ou d’instincts qui sont en lutte dans le corps. Quant à la conscience que l’on a des choses extérieures, elle est conscience d’une apparence car que nous appelons l’essence des choses, ce ne sont que les propriétés qui nous ont frappées le plus fortement. C’est au 20ème siècle que la dénonciation de la conscience se fait la plus radicale. Heidegger, élève de Husserl, émet une critique sans appel de son maître et plus généralement de toutes les philosophies de la subjectivité. Le structuralisme français (Lévi-Strauss, Foucault, etc.), en réaction notamment à l’existentialisme tâche quant à lui de démontrer que l’autonomie de la conscience est un leurre car celle-ci est toujours déterminée par des systèmes ou structures qui la précèdent et la surplombent. Mais la pensée structuraliste va plus loin encore que Marx qui affirmait que ce n’est pas la conscience qui détermine l’être social mais à l’inverse ce dernier qui détermine la conscience. Car à présent, c’est l’idée même de l’existence de la conscience qui se révèle illusoire. Nous n’évoquons pas ici les bouleversements qu’a induits le concept d’inconscient développé par Freud car ce sera l’objet d’un autre cours. Pour conclure, on peut citer une parole célèbre de Rimbaud qui témoigne bien d’un certain état d’esprit des critiques de la conscience: « Je est un autre ».
- L’absence du concept de conscience chez les Grecs : Les Grecs n’avaient pas de terme pour désigner la conscience bien que peu à peu (notamment avec les stoïciens), l’idée d’un souci de soi, d’une attention portée à l’intériorité ait pris de plus en plus d’importance.
- La conscience comme conscience morale : La conscience fut tout d’abord entendue comme norme du bien et du mal, comme instance de jugement. Elle est voix intérieure. Cette première conception est restée prégnante dans toute l’histoire de la philosophie. La conscience morale peut relever du sentiment (Rousseau) mais aussi de la raison (Kant).
- La conscience est une invention récente : L’idée de la conscience comme rapport de la pensée à elle-même et comme fonction de connaissance des activités mentales, de la vie psychique, est née avec la philosophie classique (Descartes et Locke notamment)
- La conscience comme fondement de la philosophie : À partir de Kant, les réflexions sur la conscience dominent la scène philosophique. Les diverses conceptions de la conscience s’opposent, mais le primat de celle-ci demeure incontestable.
- Les critiques de la conscience : La conscience morale a pu être contestée comme n’étant rien d’autre qu’ensemble de préjugés, d’opinions, d’interprétations ou encore comme intériorisation de l’autorité. Le concept de conscience né avec la philosophie classique a quant à lui été ébranlé par des philosophies mettant en cause l’unité et l’autonomie de la conscience, dénonçant son impuissance ou contestant même son existence.
Descartes, Méditations métaphysiques, Principes de philosophie ; Freud, Malaise dans la civilisation ; Hegel, Phénoménologie de l’esprit ; Husserl, Méditations cartésiennes, Kant, Critique de la raison pure, Critique de la raison pratique ; Locke, Essai sur l’entendement humain ; Nietzsche, Par-delà bien et mal ; Rousseau, Émile ou de l’éducation ; Sartre : l’être et le néant – essai d’ontologie phénoménologique.