D’après le dictionnaire Trésor de la langue française informatisé (TLFI)
Persuader, c’est amener quelqu’un à être convaincu (de quelque chose) par une argumentation logique ou faisant appel aux sentiments ; ou encore, c’est amener quelqu’un à faire quelque chose. Convaincre, c’est amener quelqu’un par des preuves ou par un raisonnement irréfutable, à admettre quelque chose comme vrai ou comme nécessaire.
Sens philosophique
D’un point de vue philosophique, la définition donnée ci-dessus du verbe persuader n’est pas « convaincante » en ce qu’elle fait usage du verbe convaincre et manque l’opposition qu’il s’agit ici d’établir. Il faudrait plutôt dire que persuader, c’est amener quelqu’un à croire ou à faire quelque chose en jouant exclusivement sur ses sentiments et en refusant de faire appel à des motifs rationnels. Il s’agit d’emporter l’adhésion, en exerçant une influence (par exemple en usant de procédés de séduction). Convaincre, au contraire, c’est emporter l’adhésion de l’autre en usant de motifs exclusivement rationnels. Les moyens alors mis en oeuvre sont ceux du raisonnement ou de la démonstration qui doit amener l’interlocuteur à considérer que la conclusion est nécessaire (au sens de ce qui ne peut pas ne pas être).
Développement d’un exemple
L’opposition entre persuader et convaincre est un thème essentiel de la philosophie socratique (voir Platon, Gorgias). L’art de persuader relève de la rhétorique (instrument privilégié des sophistes et objet de leur enseignement), l’art de convaincre de la philosophie. Or, la rhétorique ne saurait conduire à la sagesse, au Bien. Elle ne peut que favoriser le plaisir, l’obtention du pouvoir dans la cité.
Pour aller plus loin
On remarquera que l’art de persuader détermine bien plus souvent des actions que l’art de convaincre. En effet, le premier s’adresse avant tout au désir de l’individu tandis que le second s’adresse à sa raison ou son intelligence et en ce sens invite à la prudence.