Y-a-t-il un sens à faire l'éloge de la paresse?
Sujets / La culture / Le travail /
Un début de problématisation ...
La paresse se présente à nous sous la condition d’une double distinction : si elle désigne de prime abord la
fait de chercher à effectuer le moins de
travail d’effort possible, elle désigne également le
fait de se consacrer aux loisirs, au
temps libre. Par conséquent, la paresse se conçoit ainsi comme la quête du moindre effort, de la moindre contrainte, mais orientée vers le
temps libre, le
temps où nous sommes libres de faire ce que bon nous semble une fois la contrainte du
travail envolée. Le sens commun assimile en effet le loisir, comme le
temps de la
liberté ; quand on ne travaille pas, on peut se divertir, c’est-à -dire à proprement parler, détourner son
esprit du
travail pour s’adonner aux activités de la distraction. Or, même s’il nous faut distinguer la paresse de ce que les romains appelaient otium, c’est-à -dire le loisir, nous devons remarquer que le paresseux cherche le
temps libre pour lui-même, c’est-à -dire l’oisiveté. Par conséquent, il semble que la paresse soit synonyme pour le sens commun d’une quête de maximisation du
temps libre : le paresseux est ainsi le plus libre parce qu’il se soustrait des contraintes ; il est alors considéré comme celui qui profite de la
vie tandis que les autres sont condamnés à perpétuer sans cesse des activités serviles. Faire l’éloge de la paresse, reviendrait dans ce cas à faire l’éloge de la liberté, des plaisirs de la vie, opposée à une
vie laborieuse, contraignante et sans intérêt.
Toutefois, si aux yeux du sens commun le paresseux peut sembler le plus libre voire même le plus heureux des hommes, il entretient malgré tout une sorte de défiance vis-à -vis des autres : le paresseux, c’est celui qui vit au crochet du
travail des autres, c’est celui qui se laisse aller, c’est le négligent, bref celui qui se soustrait à son
devoir et donc à ses responsabilités. Par conséquent, le paresseux n’est pas une figure, un modèle de vie, mais au contraire une sorte de déchéance.
Alors, y a-t-il un sens à faire l’éloge de la paresse ? Pour savoir si un tel éloge n’est pas absurde, c’est paradoxalement au statut du
travail qu’il faut nous intéresser : que peut bien nous apporter le
travail s’il est une contrainte ? Peut-on tenter d’y échapper ? Ne serait-il pas plus sage de développer une
société du
temps libre ? Si une telle alternative s’avère concevable, alors dans ce cas, il sera sensé de faire un éloge de la paresse ; dans le cas contraire, la paresse ne pouvant être une posture pertinente, son éloge sera du même coup dénuée de sens. Tel est le chemin problématique que nous allons emprunter.
Obtenir un corrigé personnalisé du sujet de philosophie : Y-a-t-il un sens à faire l'éloge de la paresse?
Vous devez traiter ce sujet ?
Notre équipe de professeurs de philosophie se propose de réaliser pour vous un véritable corrigé de "
Y-a-t-il un sens à faire l'éloge de la paresse?". Votre sujet
de philo sera traité selon les indications que vous fournirez. Vous pouvez même spécifier le délai sous lequel vous souhaitez recevoir votre correction.
Vous recevrez votre corrigé par email, en toute simplicité, dés que votre sujet aura été traité.
Obtenir ce corrigé -
Fonctionnement de MaPhilo.net
Discuter de ce sujet
Souhaitez-vous commenter ce sujet, pour obtenir de l'aide de la part des autres visiteurs ou, au contraire, en offrir ?
Sujets similaires :
peut-on faire l'éloge du mensonge -
La vérité
l'art ne s'adresse t-il qu'à nos sens ? Se demander ce qui dans l’art peut faire penser qu’il ne s’adresse qu’à nos sens ; Rechercher ce qui, au contraire, peut nous amener à penser que l’art s’adresse aussi, en nous à autre chose qu'à nos sens. -
L'art
l'éloge de le fidélité -
L'Amour
La paresse -
Autres sujets..
peut-on faire confiance à nos sens -
La perception
Citations sur Y-a-t-il un sens à faire l'éloge de la paresse? :
La paresse, c'est se lever à 6 heures du matin pour avoir plus longtemps à ne rien faire. -
Tristan Bernard
Mais celui qui est sûr, absolument sûr, d'avoir produit une oeuvre viable et durable, celui-là n'a plus que faire de l'éloge et se sent au-dessus de la gloire, parce qu'il est créateur parce qu'il le sait et parce que la joie qu'il en éprouve est une joie divine. (L'énergie spirituelle) -
Henri Bergson
... Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. -
Pierre Augustin de Beaumarchais
Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux ou l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits. -
Pierre Augustin de Beaumarchais
Il est, Ã Â mon sens, d'un plus grand homme de savoir avouer sa faute que de savoir ne pas la faire. -
Cardinal (Jean-Francois de Gondi) de Retz