quelle place doit avoir la réflexion philosophique dans la démarche scientifique

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Un début de problématisation ...

    1°) la différence entre les deux sens du mot « histoire » : soit le mot désigne la grande histoire, qui a lieu en ce moment à travers le monde, qui a eu lieu depuis que les hommes existent et continuera jusqu’à l’extinction de l’espèce humaine. Soit il désigne une part seulement de la grande histoire, celle qui s’étend de l’invention de l’écriture à nos jours, sachant d’ailleurs que l’historien ne peut pas étudier le présent car il a besoin d’un recul pour analyser les archives et les documents et en juger avec « neutralité ». Dans ces conditions que veut dire l’expression : « histoire réelle » ? Sans doute désigne t-elle à la fois l’évolution de l’humanité jusqu’à nos jours telle que les historiens et les préhistoriens nous la présentent, et l’histoire actuelle telle qu’on peut la comprendre à travers les médias. La question est alors de savoir si cet ensemble (qui suppose de notre part beaucoup de connaissances, car il est très vaste) peut nous pousser à l’optimisme ou au pessimisme.

2°) montrer en quoi il y a de quoi avoir de l’espoir : bien sûr il s’agit d’être « raisonnable » donc prudent et pas exalté, d’un espoir rationnel et non exagéré.
- les avancées des sciences et des techniques depuis surtout trois siècles peuvent laisser envisager un monde où l’on travaillera de moins en moins et vivra plus vieux, en meilleure santé. Les moyens de subsistance n’ont pas cessé d’augmenter, la production des richesses est inouïe et nous vivons mieux dans l’ensemble que n’importe quel riche du moyen age.
- Les avancées politiques : après les horreurs du 20ème siècle, il semble qu’il y ait une démocratisation du monde, et l’on peut attendre qu’elle va se poursuivre. De plus l’Europe a pris des leçons tellement graves avec les deux guerres mondiales et l’extermination des juifs par les nazis, qu’elle est en train de s’unir pour qu’il n’y ait plus jamais de guerre sur son sol.
- Les avancées des droits des femmes : peu de femmes sans doute voudraient vivre aux époques passées parce qu’elles ont toujours été opprimées et que les mères mouraient autrefois beaucoup trop jeunes en couches, avec une espérance de vie de trente cinq ans au 19ème siècle par exemple (c’est encore le cas dans le Tiers monde d’ailleurs).
- Les droits des minorités : les noirs aux USA sont toujours en butte au racisme et à la pauvreté mais un peu moins peut-être que dans les années soixante, il en va de même des homosexuels, des handicapés : le droit à la « différence » est donc mieux admis.
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On aimerait donc être optimiste, et rien ne nous en empêche, car l’optimisme donne des forces : mais des arguments contraires peuvent nuancer notre espoir.

3°) en quoi l’histoire réelle est inquiétante :
- tout ce qui a été vu, et qui pousse à l’espérance, est en fait fragile : l’histoire nous a appris à nous méfier de l’homme et de sa violence. Hegel disait que les peuples sont incapables de tirer des leçons de l’histoire. Par conséquent il n’est pas du tout impossible que se déclenche une troisième puis une quatrième guerre mondiale (pas forcément en Europe d’ailleurs). L’Inde et le Pakistan sont en conflit et possèdent la bombe atomique, la Corée du Nord aussi, or elle menace les USA ; ces derniers se sont enfoncés dans une guerre apparemment inutile et sans fin. La Chine menace très sérieusement le commerce occidental et le Sida décime l’Afrique.
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- L’ONU s’avère incapable de résoudre la crise au Moyen Orient et n’a pas su non plus intervenir au Rwanda, il y a seulement onze ans, quand les Hutus ont massacré en un seul mois (avril 1994) à peu près 800000 Tutsis. Pourquoi attendre quoi que ce soit d’un organisme aussi faible ?
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- La pollution augmente et avec elle la planète se réchauffe, d’où des désordres climatiques de plus en plus nombreux ; et l’eau manque de plus en plus dans le monde. De plus il y a un fort risque de surpopulation, et la terre ne pourra bientôt plus nourrir tant d’hommes.

- la télévision et le cinéma uniformisent les modes de pensée, et même abrutissent les esprits, alors que les gens lisent de moins en moins et sont constamment poussés à une consommation stupide de biens souvent inutiles et chers.

- Le taux de suicide chez les jeunes n’a jamais été aussi grand, parce que notre univers semble de plus en plus dénué de sens, du fait du recul des religions et des croyances politiques. Pendant ce temps là les riches sont de plus en plus riches.

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4°) conclusion : Kant disait dans « Histoire universelle au point de vue cosmopolitique » qu’on pouvait apercevoir dans l’histoire de l’humanité un « très léger progrès », mais il ne se faisait pas trop d’illusions non plus. Il faut que l’homme apprenne à tirer des leçons définitives des massacres passés et pour cela il doit s’informer de ce qui se passe réellement dans le monde, ce qui demande à chacun un effort (par ex pour lire les journaux). Mais chaque citoyen doit aussi faire l’effort d’essayer de comprendre ce qui s’est passé autrefois, et l’histoire doit continuer à être enseignée le plus longtemps possible à l’école (il faut lire les historiens). Pour cela, l’homme doit renoncer à ce que Kant appelait sa paresse et sa lâcheté, pour devenir un citoyen responsable et sortir de sa puérilité : « la paresse et la lâcheté sont les causes pour lesquelles un si grand nombre d’hommes restent volontiers, leur vie durant, mineurs » disait-il : et « mineur » veut dire infantile, incapable de se servir de son propre entendement, de penser par soi même, de travailler à être un homme et un citoyen.
En fait, l’état actuel du monde, tel qu’on peut le pressentir à travers les journaux, ne fait pas penser que les gens aient pris conscience de tous ces efforts à fournir. Peut-être que notre espèce est condamnée, simplement parce qu’il y a en elle une tendance à la méchanceté, à la bêtise et à l’égoïsme. Freud parlait avec pessimisme de la pulsion de mort qui pousse tout homme à l’agressivité et au refus de la vie. Il est donc difficile, devant le spectacle de l’histoire réelle, d’être complètement optimiste. Ce qui est raisonnable, c’est de travailler avec les autres à un monde meilleur, et pour cela de se « soucier de son âme » comme le recommandait déjà Socrate.

Bibliographie :
Kant « Idées pour une histoire universelle », « qu’est ce que les Lumières »
Freud « l’avenir d’une illusion »
Hegel « Leçons sur la philosophie de l’histoire »
Platon Apologie de Socrate

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Citations sur quelle place doit avoir la réflexion philosophique dans la démarche scientifique :

L'histoire, en revanche, s'impose une démarche scientifique ... elle s'impose de prendre une certaine distance à l'égard de l'événement, de traiter les actions et les faits avec le recul nécessaire à l'objectivité ... - Canivez
Celui qui dit la vérité doit avoir un pied dans l'étrier. - Anonyme
Le liberté philosophique consiste dans l'exercice de sa volonté, ou du moins (s'il faut parler dans tous les systèmes) dans l'opinion où l'on est que l'on exerce sa volonté. - Montesquieu
En somme, la maxime selon laquelle on doit rassembler les données sans être guidé par une hypothèse antérieure sur les relations entre les faits qu'on étudie se détruit elle-même, et personne ne la suit dans une recherche scientifique. En revanche il est nécessaire de hasarder des hypothèses pour orienter une recherche. - Hempel
Si l'au-delà  existe, c'est à  quelle distance du centre-ville ? Et c'est ouvert jusqu`à  quelle heure ? - Woody Allen