faut-il préférer l'injustice au désordre
Sujets / La politique / La justice et le droit /
Un début de problématisation ...
Aussi ancienne que la
philosophie elle-même, la réflexion sur la
justice occupe une place prépondérante dans la
pensée contemporaine depuis une vingtaine d'armées. Ce regain d'intérêt s'explique par la renaissance et le renouvellement des interrogations concernant les
droits de l'homme en général et l'État de
droit en particulier. La question de la
justice tendrait à se confondre aujourd'hui avec celle du bien commun, conçu comme respect mutuel des personnes, équilibra des
libertés et solidarité sociale. Mais l'élucidation de l'idée de
justice conçue dans ses termes actuels et la formulation des principes qui la constituent impliquent un détour par les théories classiques et les débats que celles-ci n'ont cessé de susciter. -La justice, vertu globale La
justice est-elle une vertu*, ou bien une organisation générale harmonieuse de la
vie sociale? Elle est l'une et l'autre à la fois, selon Platon* qui, dans la _République_, espérait
pouvoir concilier les deux acceptions possibles du terme. Elle est en nous, comme dans la cité, le principe qui maintient chaque instance à sa place tout en présidant à l'harmonie de l'ensemble. De même que dans l'État, les magistrats commandent aux guerriers et aux artisans, de même, dans l'âme, l'esprit ou la
raison commande au coeur (thumos) et au ventre (epithumia). La justice, vertu globale, est ainsi ce qui donne à chaque partie d'un ensemble la place qui lui revient, celle qui lui est due compte tenu de son essence. La tradition biblique, reprise par saint Augustin*, confirmera cette approche très globale de la
justice et l'élargira même aux rapports entre l'homme et Dieu: la
justice n'est pas seulement le souci et le respect du bon droit*, elle peut même aller au-delà de ce qui est dû (Matthieu, XX); en outre, elle ne réside pas tant dans les actes et les oeuvres que dans la pureté intérieure de l'homme sanctifié par la grâce*. Mais une telle conception de la
justice comme vertu purement intérieure, indissociable de l'amour* et de la charité, pourrait constituer un détournement du sens usuel du terme. -La
justice comme norme du
droit La
justice dans son sens habituel diffère autant de la vertu platonicienne que de la vertu chrétienne, et ce, à trois points de vue: elle n'est pas une qualité purement intérieure mais concerne exclusivement les relations avec autrui; elle n'inclut pas le rapport de l'homme au divin; elle ne constitue pas nécessairement un idéal de perfection: un citoyen juste n'est pas pour autant un saint! Vertu civique, la
justice devrait être définie précisément, selon Aristote* comme une "disposition à accomplir des actions qui produisent et conservent le bonheur*, et les éléments de celui-ci, pour une communauté* politique" (_Éthique à Nicomaque_, V, 1). Ainsi conçue, cette disposition se décompose ensuite en
justice générale ou
justice légale qui a pour objet l'utilité commune de la cité, et en
justice particulière ou
justice au sens strict du terme, qui est orientée vers le bien des particuliers. Celle-ci comporte à nouveau deux aspects: la
justice corrective, qui concerne les transactions entre les individus et qui se conforme au principe d'égalité*; et la
justice distributive qui applique le principe de proportionnalité dans la répartition des avantages et des honneurs en fonction des mérites de chacun. Dans tous les cas, l'objet de la
justice est toujours l'établissement d'un juste milieu reposant en dernière instance sur le principe de l'égalité. Une telle conception de la
justice se retrouvera dans toute la tradition occidentale chrétienne puis laïque, mais son objet, à partir du stoïcisme* ne se limitera plus à la cité: il s'étendra au bien commun de l'humanité.
Obtenir un corrigé personnalisé du sujet de philosophie : faut-il préférer l'injustice au désordre
Vous devez traiter ce sujet ?
Notre équipe de professeurs de philosophie se propose de réaliser pour vous un véritable corrigé de "
faut-il préférer l'injustice au désordre". Votre sujet
de philo sera traité selon les indications que vous fournirez. Vous pouvez même spécifier le délai sous lequel vous souhaitez recevoir votre correction.
Vous recevrez votre corrigé par email, en toute simplicité, dés que votre sujet aura été traité.
Obtenir ce corrigé -
Fonctionnement de MaPhilo.net
Discuter de ce sujet
Souhaitez-vous commenter ce sujet, pour obtenir de l'aide de la part des autres visiteurs ou, au contraire, en offrir ?
Sujets similaires :
faut-il préferer une injustice à un désordre ? -
La justice et le droit
Faut-il préférer l'injustice au désordre ? -
La justice et le droit
Faut-il préférer l'injustice au désordre ? -
Autres sujets..
"si j'avais à choisir entre une injustice et le désordre,je préfèrerais l'injustice au désordre".Goethe -
La justice et le droit
le désordre est-il préférable à l'injustice? -
La justice et le droit
Citations sur faut-il préférer l'injustice au désordre :
Quand l'ordre est injustice, le désordre est déjà  un commencement de justice. -
Romain Rolland
Il faut préférer ce qui est impossible mais vraisemblable à  ce qui est possible, mais incroyable ... -
Aristote
Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur. -
Albert Camus
C'est une erreur de croire que le salut public puisse commander une injustice. -
Marie Jean (Condorcet) Caritat
Les grands principes parviennent rarement à  ne pas créer l'injustice dans les cas particuliers. -
James Fenimore Cooper