Reconnaître qu'il y a de l'intolérable, est-ce cesser d'être tolérant?
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Un début de problématisation ...
Dans ce qu'il est convenu d'appeler les « dialogues socratiques », c'est-à -dire les dialogues où Platon met en scène Socrate dialoguant avec les Athéniens, on remarque que ce qui en
fait la trame constante est la discussion presque sans fin, souvent aporétique (c'est-à -dire sans issue), dans laquelle Socrate s'engage avec ses interlocuteurs au
sujet de telle ou telle notion. Dans l'Alcibiade il s'agit de savoir ce qu'est la beauté, comme d'ailleurs dans le Banquet on discutera de l'amour. Ce qui frappe dans ces « dialogues socratiques », mais tout autant en dehors de la lecture de ces oeuvres magistrales, c'est-à -dire sur la place du marché, comme dans la cour du Lycée, c'est que non seulement les
hommes s'y entretiennent des choses de la vie, mais qu'ils le font souvent avec la conviction qu'ils mettent quelque chose d'eux-mêmes dans leur propos. Or, que font-ils sur la place du marché, comme Socrate à Athènes, ou dans la cour du Lycée, sinon qu'ils échangent des
opinions ? Les
opinions ne sont pas seulement des propos en l'air, qui s'envolent comme les statues de Dédale ; il ne s'agit pas seulement de parler du
temps ou de chiffons, voire de tel ou tel incident de la vie. En public, avec nos amis et nos concitoyens, le
langage (et la parole qui en est l'expression) ancre notre
humanité dans la Cité : l'homme est un
animal politique, dont la
vie politique elle-même est échafaudée sur l'échange des représentations et leur formation au moyen du langage. Pour le meilleur et pour le pire, les
hommes parlent et se parlent. Ce qu'ils disent a trait au meilleur et au pire, au juste et à l'injuste, et pas seulement, comme les animaux, à l'agréable et au désagréable ; ce que nous sommes convenus d'appeler des « manières de voir », s'adosse à des valeurs : la
société s'organise ainsi dans le bruissement des opinions, et on comprend vite que ce bruissement puisse tourner à la cacophonie, dans la mesure où la
société s 'édifie dans la rencontre des
opinions et des représentations que la
société se
fait d'elle-même, et dans la mesure où, si toute
société se construit dans le cadre de la liberté, elle exige en même
temps de suivre un certain ordre. L'équilibre est fragile et l'on a vu que la «
passion pour la
vérité » pouvait donner lieu à d'irrépressibles terreurs, par exemple aux pires moment de la Révolution française, en 1793.
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Faut-il cesser d'être vertueux parce qu'il y a des hypocrites ? -
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