Le thème, le problème, la thèse et l'antithèse je veux savoir sil vous plait? L'affirmation de la vie est l'acte spirituel par lequel l'homme cesse de se laisser vivre et commence à se dévouer avec respect à sa propre vie pour lui donner sa véritable vale
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Un début de problématisation ...
L'oeuvre d'art est une création singulière d'un
homme singulier, l'artiste, et qui s'offre au regard pour être dite «belle ». Or,
on a l'habitude de dire d'un grand homme, qui a
fait beaucoup de choses dans sa vie, qu'il a eu une « belle » vie. Il va de soi qu'une
vie ne se définit pas-comme une oeuvre d'art. C'est une manière de parler : il s'agit d'une métaphore. L'existence n'est évidemment pas une oeuvre d'art. En liant deux termes qui n'ont pas le même sens, la métaphore touche notre imagination et meut notre pensée, car elle suggère qu'il y ait malgré tout une similitude entre les deux termes. Il y a quelque chose dans l'oeuvre d'art qu'on retrouve dans l'existence.
Quelqu'un qui a mené une « belle »
existence est digne d'admiration, ce qui nous force à l'imiter. L'apprenti artiste a des maîtres, des guides, il puisera dans le génie des autres son propre génie. Si la métaphore est fondée, il en est de même pour l'existence. Les « belles » vies sont des exemples pour nous. On essaiera nous aussi de faire de notre
existence une oeuvre d'art.
Mais ce projet de
vie est-il honorable ? A-t-on
raison de désirer que notre
vie soit belle ?
Il s'agit de s'interroger sur la valeur de la métaphore en tant qu'elle inspire une certaine manière de penser sa vie. La
pensée de la
vie comme oeuvre d'art est-elle une bonne préparation à la
vie ?
Imaginons donc un
homme qui regarde sa
vie comme un peintre qui regarde sa toile avant de la peindre et demandons-nous si cette manière de voir la
vie est prometteuse.
Est-il possible et bon d'appréhender sa
vie comme l'artiste appréhende son oeuvre ?
I. L'existence est à l'image d'une oeuvre d'art
4 Bergson distingue le monde de la
matière du monde des vivants. Le monde de la
matière est bien soumis au temps, mais cela ne l'empêche pas d'être prévisible. Une boule de billard met un certain
temps pour en rencontrer une autre, mais l'homme peut calculer sa vitesse au moment du choc ainsi d'ailleurs que celle après le choc. C'est ce qu'on appelle la «loi du choc des
corps ». La science, et plus précisément la physique, tente bien d'établir des lois universelles permettant de prévoir le plus précisément possible les futurs événements du monde matériel. Mais le monde des vivants est le monde de l'imprévisible.
L'homme est l'être
vivant le plus imprévisible. On ne peut pas prévoir exactement ses actes. L'homme tire de lui-même « plus » qu'il n'a, il se dépasse lui-même dans son oeuvre. Ainsi y a-t-il une vraie joie à créer. Cette joie est en tout point sem¬blable à celle de l'artiste. L'homme qui réalise des choses dans sa vie, le commerçant, le chef d'usine, la mère de famille, le savant... goûtent tous la vraie joie qui est le
sentiment d'avoir monté une entreprise qui marche, d'avoir appelé quelque chose à la
vie (La
conscience et la vie). On peut donc considérer que les oeuvres d'une
vie sont à l'image des oeuvres d'art : elles nous per¬mettent de sortir de nous-mêmes, de nous dépasser.
L'existence n'est rien d'autre que ce dépassement de soi par soi
Si donc, dans tous les domaines, le triomphe de la
vie est la créa¬tion, ne devons-nous pas supposer que la
vie humaine a sa
raison d'être dans une création qui peut, à la différence de celle de l'artiste et du savant, se poursuivre à tout moment chez tous les
hommes : la
création de soi par soi, l'agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse ü ce qu'il y avait de richesse dans' le monde ? (ibid.).
Bergson parle de la «création continue d'imprévisible nou¬veauté », ce qui signifie que l'homme se crée lui-même à tout ins
tant. Contrairement au peintre qui ne
fait pas une toile à chaque moment de sa vie, l'homme est le infiltre-perpétuel de lui-même :
Artisans de notre vie, artistes mêmes quand nous le voulons, nous travaillons continuellement à pétrir, avec la
matière qui nous est fournie par le passé et le présent, par l'hérédité et les circons¬tances, une figure unique, neuve, originale, imprévisible comme la forme donnée par le sculpteur à la terre glaise.
Le possible et le réel. La
vie de, chacun n'est qu'une « grande oeuvre d'art».
4 Cela signifie d'abord que tous les moments de notre
vie sont des «créations ». Ils sont comme des oeuvres d'art au sens où ils sont imprévisibles. On peut toujours se représenter un événement futur, quel qu'il soit,, cette représentation est toujours en décalage par rapport à sa réalisation. En effet : La réalisation apporte avec elle un imprévisible rien qui change tout (Le possible et le réel). Il en est de même pour une oeuvre d'art : on ne peut prévoir absolument le résultat final. C'est pourquoi Bergson
fait de tout événement de la
vie un tableau : Je veux bien que le tableau n'ait pas la valeur artistique d'un Rembrandt ou d'un Velasquez : il est tout aussi inattendu et, en ce sens, aussi original (ibid.). L'artiste lui-même a
beau imaginé son futur tableau, en faire même des esquisses, son oeuvre le surprendra malgré tout.
Mais que se passerait-il si l'on connaissait parfaitement le passé d'une personne ? Serions-nous alors capables de prévoir avec certitude ses actes à venir ? Imaginons Pierre appelé à prendre une décision dans des circonstances graves et Paul celui qui tente de prévoir cette décision et qui connaît parfaite¬ment Pierre et son passé. Or, pour connaître parfaitement quel¬qu'un, il faudrait déjà être lui, coïncider avec lui, notamment sentir ce qu'il sent. Mais même dans cette pure hypothèse, Paul
ne peut acquérir l'infaillible certitude du comportement futur de Pierre. L'homme est en effet libre : s'il agit toujours «en lien» avec son passé, il n'agit pas nécessairement «en confor¬mité» avec son passé. Il peut poser un acte, prendre une déci-sion, en rupture avec ce qu'il a toujours eu l'habitude de faire. Tout est donc imprévisible chez l'homme. Nous avons le senti¬ment d'être créateurs de nos intentions, de nos décisions, de nos actes, et par là de nos habitudes, de notre caractère, de nous-mêmes (ibid.). On ne peut donc pas dire qu'une action est « possible » avant qu'elle se réalise, mais seulement après s'être réalisée. On ne peut donc le dire qu'après coup, de façon rétrospective. Le possible n'est donc que le réel, avec en-plus un acte de l'esprit qui en rejette l'image dans le passé une fois qu'il s'est produit.
Mais la création n'est pas seulement dans les actes, elle est aussi présente dans les moindres moments de notre vie. On res¬sent constamment une nouveauté sans cesse renaissante, une mouvante originalité des choses. Tous les états de
conscience ont quelque chose de neuf, d'insolite. L'angoisse que l'on res¬sent n'est pas l'angoisse d'hier, de même que la joie de voir un ami ne ressemble guère à la joie ressentie il y a quelques années lors de sa rencontre. Toute sensation est unique, et même chan¬geante. L'impression d'être malade par exemple est quelque chose qui dure, qui évolue, qui vit. Nous utilisons pourtant toujours les mêmes mots, par commodité (nous parlons de la douleur, de l'angoisse, de la peur), bien que la
réalité à laquelle ils renvoient ne soit jamais la même et change (ce n'est jamais la même douleur, la même angoisse, la même peur). Le
langage fixe et généralise, alors que la
vie psychologique est mouvante et particulière. Les états de notre
conscience sont donc analogues
à nos actes : ils sont, parce qu'uniques et changeants, imprévisi
bles. Il y a hétérogénéité radicale des
faits psychologiques pro¬fonds, et l'impossibilité pour deux d'entre eux de se ressembler tout à fait, puisqu'ils constituent deux moments différents d'une
histoire (Essais sur les données immédiates de la conscience, chap. III). Les états de
conscience sont donc bien, comme les actes, à l'image de l'oeuvre d'art : ils viennent de nous et sont imprévisibles.
L'existence humaine est donc une oeuvre d'art, dans chacun de ses actes et dans tous ses moments.
L'homme lui-même est une oeuvre d'art, mais inachevée
par définition. Ainsi, l'existence est une oeuvre d'art particulière, puisqu'elle n'est qu'une esquisse, un brouillon plus ou moins réussi. L'homme orgueilleux qui croit parvenir à la perfection de lui-même, c'est-à -dire au chef-d'oeuvre, manque de la plus élémentaire des lucidités. On peut du moins essayer de se per¬fectionner soi-même, en ayant
conscience de l'imperfection intrinsèque de l'homme et de la faiblesse inhérente à toute des¬tinée humaine. L'unique point de convergence entre l'existence et l'ceuvre d'art est donc la création.
Un acte humain, une parole, une décision... sont tout autant imprévisibles que la naissance d'un morceau de musique de Bach. Chaque moment de la
vie est une espèce de création. Mais on peut dire cela de la
vie entière. L'homme n'est pas en
effet destiné par avance à quelque chose. Son
existence n'est pas le déroulement d'un programme prévu pour lui. Quoi qu'il fasse,
son existence, étant création de soi par soi, a une parenté avec l'art. Puisqu'on n'est jamais le même à chaque instant, per¬sonne ne peut prévoir avec certitude nos actes futurs ; et il est évident donc que personne ne peut prévoir absolument notre
existence entière. Comme l'oeuvre d'un artiste, ma
vie a quelque chose qui échappe aux calculs de la science la plus savante. Je suis libre.
Mais si nous vivons une
existence imprévisible, nous n'y pou¬vons rien. Nous ne pouvons pas vouloir faire de notre
existence une oeuvre d'art, puisque l'existence humaine est, malgré nous, toujours et à tout moment, une oeuvre d'art. La création de soi
par soi, ne semble donc rien avoir avec une décision volontaire. L'existence nous apporte toujours quelque chose de nouveau. Si Bergson établit une parenté si forte entre
existence et oeuvre d'art, c'est donc en
raison de l'imprévisibilité. Le pro
blème est que l'oeuvre d'art ne se résume pas à être le fruit impré¬visible d'un acte créateur. Il nous faut penser aux autres caracté¬ristiques de l'oeuvre d'art, à ce qu'elle suppose.
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