Citations / Alain
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La morale commence là où s'arrête la police.
L'intelligence, c'est ce qui dans un homme reste toujours jeune.
Tout pouvoir sans contrôle rend fou.
Le propre du travail, c'est d'être forcé.
L'effet de l'ivresse est d'abolir les scrupules du sentiment.
Espérer, c'est être heureux.
Nous n'avons pas toujours assez de force pour supporter les maux d'autrui.
Il n'y a de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.
Conscience est un beau mot qui, en son sens populaire, refuse le laisser - aller.
C'est le savoir revenant sur lui même et prenant pour centre la personne humaine elle même, qui se met en demeure de décider et de juger.
Les degrés du croire sont les suivants au plus bas, croire par peur ou par désir ... Au-dessus croire par coutume et imitation (croire les rois, les orateurs, les riches). Au-dessus, croire les vieillards, les anciennes coutumes, les traditions. Au-dessus, croire ce que tout le monde croit (que Paris existe, même quand on ne le voit pas). Au-dessus croire ce que les plus savants affirment en accord d'après des preuves ... Tous ces degrés forment le domaine de la croyance.
Il n'y a point d'images, il n'y a que des objets imaginaires.
Il faut bien, quelle que soit la doctrine, que l'image soit ramenée à quelque mouvement dans notre corps... mais l'erreur est de croire que les images sont des copies des objets.
L'imagination n'est qu'un tourment; l'imagination ne nous satisfait jamais; quelle que soit l'incantation, c'est à dire la force persuasive du discours, nous n'arrivons jamais à l'hallucination.
Je devais être jugé sévèrement par tous les docteurs, du moment que je n'adorais pas à quatre pattes l'inconscient, le subconscient, le seuil de la conscience, et autres articles de la philosophie simiesque.
En somme il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient; c'est un abrégé du mécanisme. Mais, si on le grossit, alors commence l'erreur; et, bien pis, c'est une faute.
Les lois justes sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les femmes, les enfants, les malades, les ignorants soient tous égaux. Ceux qui disent, contre le droit, que l'inégalité est dans la nature des choses, disent donc des pauvretés.
Où donc est la justice? En ceci que le jugement ne résulte point des forces, mais d'un débat libre, devant un arbitre qui n'a point d'intérêts dans le jeu.
Tous les moyens de l’esprit sont enfermés dans le langage, et qui n’a point réfléchi sur le langage n’a point réfléchi du tout.
Tous les moyens de l’esprit sont enfermés dans le langage, et qui n’a point réfléchi sur le langage n’a point réfléchi du tout.
Derrière cette ombre de liberté qui consiste à choisir, se montre aussitôt la liberté véritable qui consiste à se dominer.
S'il y avait quelque preuve du libre arbitre, je vous déterminerais donc par là ... Le principal c'est qu'il faut se faire libre. Vouloir enfin. Et ce n'est pas une remarque sans importance, puisque tant d'hommes s'irritent dès que je les veux libres.
Bref, je crois que si la Société des nations, une fois constituée, est impuissante à maintenir la paix ne sera point faute de gendarmes mais au contraire parce qu'elle fera avancer ses gendarmes ... l'honneur interdit qu'on cède jamais à la menace ... c'est la vertu qui part en guerre.
Bref, je crois que si la Société des nations, une fois constituée, est impuissante à maintenir la paix ne sera point faute de gendarmes mais au contraire parce qu'elle fera avancer ses gendarmes ... l'honneur interdit qu'on cède jamais à la menace ... c'est la vertu qui part en guerre.
Il n'y a qu'un pouvoir, qui est militaire.
Tout est mirages, tout concourt à tromper l'amoureux qui s'interroge, car l'attente fait qu'il doute s'il est aimé, mais l'attente fait aussi qu'il ne doute plus s'il aime, quoiqu'il n'ait pas délibéré là-dessus.
Toutes les flèches sont lancées par vous et reviennent sur vous, c'est vous qui êtes votre ennemi. Quand le passionné s'est assuré qu'il n'est pas malade, et que rien ne l'empêche pour l'instant de vivre bien, il en vient à cette réflexion: "Ma passion, c'est moi, et c'est plus fort que moi".
Ce sont les passions, et non les intérêts qui mènent le monde.
Les ombres sont toutes vraies comme elles paraissent. Toutes les ombres d'un homme expliquent la forme de l'homme, et en même temps la caverne, le feu, et la place même de l'homme enchaîné.
Les vérités réelles ne sont que des erreurs redressées.
C'est un genre de force, mais passionnée et qui vise à briser la résistance par la terreur. La violence définit le crime, lorsqu'elle s'exerce contre la personne humaine. Et la loi des punitions est au contraire qu'elles soient entièrement purifiées de violence.
Ainsi ce n'est pas la paix qui est par le droit; car, par le droit, à cause des apparences du droit, et encore illuminées par les passions, c'est la guerre qui sera, la guerre sainte; et toute guerre est sainte. Au contraire, c'est le droit qui sera par la paix, attendu que l'ordre du droit suppose une déclaration préalable de paix, avant l'arbitrage, pendant l'arbitrage, et après l'arbitrage, et que l'on soit content ou non.
Nul ne peut vouloir sans faire... J'entends que l'exécution doit précéder le vouloir.
Qui délibère oublie de vouloir.
Jamais je ne crus que le vouloir fût une résultante. Selon moi, c'était au contraire un commencement, le commencement de toute pensée, le réveil pour tout dire.
Le Prolétariat tient pour l’humanité contre les Pouvoirs.
L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps.
Il faut éviter [...] de croire que l’inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu’il n’y a point de pensées en nous sinon par l’unique sujet, Je ; cette remarque est d’ordre moral.
Le freudisme, si fameux, est un art d’inventer en chaque homme un animal redoutable, d’après des signes tout à fait ordinaires ; les rêves sont de tels signes.
Les illusions diffèrent des erreurs en ce que le jugement y est
implicite, au point que c’est l’apparence même des choses qui
nous semble changée.
Tout homme fut enveloppé d’abord dans le tissu humain, et aussitôt après dans les bras humains ; il n’y a point d’expérience qui précède cette expérience de l’humain ; tel est son premier monde.
Ô Temps ! Suspends ton vol ! C’est le voeu du poète, mais qui se détruit par la contradiction, si l’on demande : Combien de temps le Temps va-t-il suspendre son vol ?
Je ne touche pas ce dé cubique. Non. Je touche successivement des arêtes, des pointes, des plans durs et lisses, et réunissant toutes ces apparences en un seul objet, je juge que cet objet est cubique.
La justice, c’est l’égalité.
Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance, il assure l’ordre, par la résistance, il assure la liberté.
L’homme juste produit la justice hors de lui parce qu’il porte la
justice en lui.
On dit que les nouvelles générations seront difficiles à gouverner.
Je l'espère bien.
Il n’y a qu’une méthode pour inventer, qui est d’imiter. Il n’y a qu’une méthode pour bien penser, qui est de continuer quelque pensée
ancienne et éprouvée.
L’art d’écrire précède la pensée.
Le style est la poésie dans la prose, je veux dire une manière d’exprimer que la pensée n’explique pas.
En toute oeuvre d’art la pensée sort de l’oeuvre et jamais une oeuvre ne sort d’une pensée.
Le vrai travail est avec l’homme ; c’est le travail des champs et des jardins, les heureux échanges formés sous le regard, et la division du travail, mais non point poussée jusqu’à la division des hommes.
A notre insu le travail nous guérit de la partie inférieure et presque mécanique de nos passions ; ce n’est pas peu. Les mains d’Othello étaient inoccupées lorsqu’il s’imagina d’étrangler quelqu’un.
Conscience : "C’est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de
décider et de juger.
Le matérialisme : "Une disposition à expliquer toujours le supérieur
par l’inférieur.
Le spiritualisme : "C’est un dogmatisme opposé au matérialisme et d’après lequel l’homme n’est pas seulement un corps, mais une conscience libre, et en ce sens immortelle.
La charité : "C’est la foi quand elle a pour objet le semblable. Et la charité ne se laisse pas défaire par les preuves contraires ; c’est pourquoi elle honore l’humanité dans le fou, l’idiot, le criminel, le malheureux.
Préjugé : "Ce qui est jugé d’avance, c’est à dire avant qu’on se soit instruit. Le préjugé fait qu’on s’instruit mal.
Logique : "Science qui enseigne à l’esprit ce qu’il doit à lui même quel que soit l’objet qu’il considère.
Croyance : "C’est le mot commun qui désigne toute certitude
sans preuve.
Philosophie : "C’est une disposition de l’âme qui d’abord se met en garde contre les déceptions et les humiliations, par la considération de la vanité de presque tous les biens et de presque tous les désirs.
Le corps humain est le tombeau des dieux.
La tendance est sous le désir, et le désir sous la volonté.
Qui n'a pas réfléchi sur le langage n'a pas vraimentcommencé à philosopher.
La vraie méthode pour former la notion de philosophie, c'est de penser qu'il y eut des philosophes.