Y a-t-il un droit au bonheur ?
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Un début de problématisation ...
Sujet : Y-a t-il un
droit au bonheur?
Â
Problématisation:
Â
Il faut vous interroger sur l'idée de
bonheur afin de situer la difficulté qu'il y a à lui attribuer une forme juridique. Nous souhaitons être heureux et on peut même penser que le
bonheur est la fin, le but de la
vie humaine. Revendiquant ainsi le
bonheur nous tendons parfois à le revendiquer comme un droit. Vous pouvez partir ici d’une analyse de la notion de bonheur. En général, nous identifions le
bonheur à ce qui nous manque. Pauvres, nous voulons la richesse, malade, la santé, laids, la beauté. Or, comment établir un
droit au
bonheur alors que le
bonheur lui-même est différent d'un individu à un autre ? Si la revendication d'un
droit à être heureux semble légitime, comment fournir aux
hommes les moyens de parvenir au
bonheur ? En effet, réfléchir au bonheur, n’est-ce pas constater que ne lui correspond aucun principe universellement valable ? En effet, comme le montre Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, le
bonheur n’est pas un véritable concept, mais un « idéal de l’imagination ». Chacun a une représentation différente du
bonheur et quand nous l’imaginons nous ne nous demandons d’ailleurs pas si les différents
désirs qui le constituent sont compatibles ou non. Ainsi, cette absence d’universalité semble alors interdire la saisie d’un principe qui prétendrait en définir les voies d’accès. Vous pouvez montrer en quoi le
bonheur dépend de deux choses : d’une part des circonstances, de l’autre de l’idée que s’en
fait chacun. Il semble donc ainsi très difficile de légiférer. Vous pouvez même remarquer que les Etats qui en général promettent le
bonheur aux
hommes sont les Etats totalitaires. N’y a-t-il pas alors un danger de parler d’un
droit au
bonheur ? Mais alors, faut-il considérer que le
bonheur ne peut pas faire l’objet d’une revendication ? En d’autres termes, le
droit n’a-t-il rien à voir avec le
bonheur ? Vous pouvez alors peut-être montrer la différence entre une législation qui définirait le
bonheur et ses voies d’accès et des conditions sociales et juridiques qui rendent le
bonheur possible. N'est-ce pas seulement les conditions du
bonheur que la
société peut espérer réaliser ?
Analyse du
sujet :
Y-a t-il un
droit au
bonheur ? - Cette question a la forme d'une interrogation totale, autrement dit, elle appelle une réponse soit affirmative, soit négative : oui il y a un
droit au
bonheur ; non il n'y a pas un
droit au bonheur. Avant d'apporter une réponse nuancée à cette question, attardons-nous sur les notions qui la composent : « droit », « bonheur ».
Droit :
On peut dégager deux acceptions du
droit : 1° Un
droit est ce qui est conforme à une règle précise et que par conséquent il est légitime d'exiger. Le
langage courant dit : avoir
droit Ă , avoir
droit sur. Dans cette perspective, le
droit est à la fois exigible conformément aux lois ou les règles mais aussi exigible parce que cela est conforme à l'opinion
morale en
matière morale. 2° Un
droit dans un sens plus large est ce qui est permis. On dit « avoir le
droit de » au sens de tout ce qui n'est pas défendu est permis ; outre cela « avoir le
droit à  » revient à dire ce qui est permis moralement.
Bonheur :
De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance). État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le
bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier. • Dans les morales eudémonistes, le
bonheur est la fin de l'action humaine. Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi
morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur. Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale.
Problématisation :
Peut-on revendiquer un
droit au
bonheur ? On est à ce point persuadé d'avoir le
droit au
bonheur qu'on n'interroge même pas la légitimité de cette expression. En effet il suffit de poser à tout un chacun cette question : un consensus immédiat s'offre au questionneur : biensûr ! Cependant rien n'est moins sûr. Quid de la légitimité d'un
droit au
bonheur ? Si le
droit renvoie à la sphère légal, et en cela à qqch d'universel, ne va-t-il pas contre ce que subsume l'idée même de
bonheur : une maximisation des plaisirs personnels qui peuvent varier d'un individu Ă un autre, d'une Ă©poque Ă une autre. En effet le
bonheur d'un individu « x » ne recoupe pas forcément le
bonheur d'un individu « y ». Faut-il pour autant renoncer à toute idée de
droit au
bonheur ? Non si par
droit au
bonheur on pense moins
droit au
bonheur que
droit aux conditions de déploiement du bonheur.
Plan :
I/ Droit et
bonheur : deux notions de prime abord antithétiques ?
II/ En outre les
sociétés qui proposent un
droit au
bonheur ne font plus la distinction entre sphère privée et sphère publique. Qu'en est-il du rapport entre
droit au
bonheur et
société totalitaire ?
III/ Moins qu'un
droit au bonheur, ce qui peut légitimement être revendiquer, ce sont les conditions de déploiement du bonheur.
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Citations sur Y a-t-il un droit au bonheur ? :
Le droit naturel devient ce qui va de soi, ce que telle communauté considère comme obligation et droit si évidents qu'il lui semblerait ridicule de le formuler... Le droit naturel devient ainsi le droit non-écrit, supérieur au droit écrit parce qu'il n'a pas besoin de celui-ci pour être reconnu. Il n'en est pas moins historique... C'est ... lui qui, en évoluant, force le droit écrit à évoluer. (Philosophie politique) -
F. Weil
Le besoin du droit naturel est aussi manifeste aujourd'hui qu'il l'a été durant des siècles et même des millénaires. Rejeter le Droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le Droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. -
LĂ©o Strauss
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. -
Emile Zola
Ainsi ce n'est pas la paix qui est par le droit; car, par le droit, à cause des apparences du droit, et encore illuminées par les passions, c'est la guerre qui sera, la guerre sainte; et toute guerre est sainte. Au contraire, c'est le droit qui sera par la paix, attendu que l'ordre du droit suppose une déclaration préalable de paix, avant l'arbitrage, pendant l'arbitrage, et après l'arbitrage, et que l'on soit content ou non. -
Alain
Se dessaisir de son droit sur une chose, c'est se dépouiller de la liberté d'empêcher autrui de profiter de son propre droit sur la même chose... La transmission mutuelle du droit est ce qu'on nomme contrat. -
Hobbes