Peut-on ignorer ce dont on a conscience?
Sujets / Le sujet / La conscience /
Un début de problématisation ...
Quand je pense, je sais que je pense, quand je doute, je sais que je doute, quand je sens, je sais que je sens, etc. Cette co-présence de la
pensée avec elle-même, c’est ce qu’on appelle la conscience. [Rappel : le mot «
conscience » vient du mot latin conscientia, qui signifie «
connaissance commune,
sentiment partagé », et qui se décompose lui-même en cum, « avec » et scire, « savoir »]. Mais est-ce que je sais ce que je pense quand je pense ? Le
sujet (« peut-on ignorer ce dont on a
conscience ? ») nous invite en effet à distinguer la
conscience elle-même, comme acte réflexif (je prends
conscience de moi-même en tant qu’être pensant – cf. le cogito cartésien ou
conscience réflexive), avec la prise de
conscience d’un objet (je suis conscient de quelque chose en particulier, qui est l’objet de ma pensée). Le
sujet interroge le rapport entre les deux, et plus particulièrement la nature du savoir qui les lie. Quel peut être ce savoir, et par conséquent l’ignorance, qui caractériserait la prise de
conscience de l’objet ? Tout savoir est une réponse à deux questions possibles : pourquoi (qui invite à la compréhension) et comment (qui invite à l’explication).
Le
sujet peut alors se formuler ainsi : lorsque je prends
conscience de quelque chose, suis-je toujours capable de savoir pourquoi et comment j’en ai pris
conscience ?
Sur ce rapport entre la
conscience et la prise de
conscience de l’objet, on peut dégager deux positions contradictoires [suffisantes pour un
devoir de Terminale] : soit la
conscience de soi précède la prise de
conscience de l’objet, et alors il est impossible que je puisse ignorer ce dont j’ai
conscience : ma
conscience est toujours claire sur les objets qu’elle contient (c’est, grosso modo, la position cartésienne) ; soit ma
conscience subit ce dont j’ai
conscience (pour dire les choses plus simplement : je dirais non pas : « je pense », mais : « quelque chose pense en moi, quelque chose
fait apparaître à ma
conscience tel ou tel objet de
pensée »), et alors il existe quelque chose qui, si l’on peut dire, la précède et la commande. Dans ce dernier cas, on ne sait pas toujours immédiatement pourquoi l’on pense ce que l’on pense (il s’agit, grosso modo, de la position freudienne).
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Citations sur Peut-on ignorer ce dont on a conscience? :
Il semble qu'à trop s'occuper de soi, la conscience trouble elle même son propre fonctionnement... cette conscience cancéreuse emploie les processus de la conscience à renverser la fonction même de la conscience... La conscience créatrice est un processus d'engagement, la conscience cancéreuse est un processus d'évasion. -
E. Mounier
La conscience du temps, sous la forme la plus pure, c'est l'ennui, c'est Ă dire la conscience d'un intervalle que rien ne traverse ou que rien ne peut combler. -
Lavelle
Je ne sais pas ce que peut ĂŞtre la conscience d'une canaille, mais je sais ce qu'est la conscience d'un honnĂŞte homme : c'est effrayant. -
Abel Hermant
On pose en principe que la représentation ne peut se définir que par la conscience; d'où l'on conclut qu'une représentation inconsciente est inconcevable, que la notion même en est contradictoire... Si donc il nous est donné de constater que certains phénomènes ne peuvent être causés que par des représentations, c'est à dire s'ils constituent des signes extérieurs de la vie représentative, et si, d'autre part, les représentations qui se révèlent ainsi sont ignorées du sujet en qui elles se produisent, nous dirons qu'il peut y avoir des états psychiques sans conscience, quelque peine que l'imagination puisse avoir à se les figurer. -
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Que de choses il faut ignorer pour agir» ! -
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